Organiser un café IA

Si vous voulez organiser un Café IA près de chez vous, voici quelques étapes pour vous accompagner.

Avant le café IA

Je m’informe

Je m’inscris à Cénum, la lettre d’information du Conseil, pour me tenir informé des évolutions de Café IA et notamment des conditions d’utilisation de la charte graphique de Café IA qui seront demain associées à la marque collective Café IA.

Je consulte et respecte les principes de fonctionnement de Café IA.

Je me nourris de connaissances sur l’IA et ses enjeux. 

Je découvre des formats d’animation et choisis celui qui me semble le plus adapté.

Beaucoup de formats sont envisageables : projections débats, post-its, jeux, écriture… tout est possible. Chaque animateur, chaque organisation, chaque collectif saura mieux que quiconque quels seront les besoins auxquels il devra répondre.

Nous avons recensé ci-après une première série, non-exhaustive, de formats qui s’enrichira au fil de nos échanges et des retours d’expérience. 

D’autres sont disponibles sur Les Bases du numérique d’intérêt général, la plateforme collaborative de partage de ressources et de communs numériques à l’échelle nationale mise à disposition par l’Anct.

N’hésitez pas à nous contacter au besoin pour être accompagné dans le choix de votre format d’animation. 

Vous pouvez aussi vous inscrire aux Cafés animation les jeudis de 13h30 à 15h pour échanger avec des personnes et structures ayant déjà organisé des Cafés IA et bénéficier de leurs remontées. Et si vous souhaitez nous partager un format, témoigner de votre expérience ou nous poser toutes vos questions, écrivez-nous à bonjour@cafeia.fr.

Débattre

Tout d’abord, précisons qu’il est tout à fait possible d’opter pour un mode d’animation très simple.

Le partage écrit et anonyme de ressentis : simple et efficace, l’association Loir-et-Cher Tech à Blois utilise ce procédé pour permettre aux participants d’exprimer leurs émotions via des morceaux de papiers qui une fois piochés servent ensuite à débattre collectivement. C’est un moyen d’assurer la participation de celles et ceux qui n’osent pas prendre la parole.

On peut aussi distribuer des post-its de couleurs différentes et demander aux participants d’écrire sur une couleur leurs appréhensions négatives à l’égard de l’IA et sur l’autre leurs appréhensions positives. Le dialogue se tisse alors autour des éléments de compréhensions partagés, des attentes ou des craintes communes. 

La constitution de sous-groupes : pour libérer la parole des participants et permettre l’expression la plus fluide possible, la constitution de sous-groupes est une technique largement plébiscitée par les animateurs de débats.

Quel que soit le format choisi, l’essentiel est de renverser l’approche descendante et unidirectionnelle de la conversation.

Le porteur de parole permet d’aller vers les citoyens dans l’espace public, en affichant sur une pancarte une phrase ou une question destinée à interpeller les passants. Une technique par exemple mobilisée par l’association Germaine en Vendée, ou par des membres du Conseil régional des jeunes de Bretagne dans des établissements scolaires.

Expérimenter

Les Prompt battles de Florian A. Schmidt et Sebastian Schmieg : les prompt battles consistent en une compétition où les participants doivent reproduire une image de la façon la plus fidèle possible grâce à un prompt textuel, permettant de questionner l’ingénierie du prompt, c’est-à-dire notre capacité à mobiliser un ensemble de savoirs pour obtenir les résultats les plus pertinents.

Les quiz des Petits Débrouillards PACA : les participants à l’atelier indiquent si les photos qu’ils tiennent dans leurs mains sont vraies ou créées de toutes pièces par une intelligence artificielle, afin de développer leurs réflexes d’analyse et leur esprit critique.

Les ateliers pratiques pour créer des assistants conversationnels sur mesure de Réseau Canopé : l’atelier permet au public de comprendre et déterminer l’usage, les caractéristiques et les données nourrissant le grand modèle de langage de leur choix, qu’ils peuvent ensuite tester collectivement.

ACTIF : un formulaire servant de guide dans la construction de prompts pour les IA génératives de texte proposé par numEdu.org et servant de bac à sable à destination des enseignants et des élèves.

Une IA par jour: créée par Bertrand Formet, coordinateur numérique éducatif et innovation pour le Réseau Canopé, cette plateforme a pour objectif de présenter un outil d’IA générative par jour, avec une description détaillée et des exemples d’utilisation. 

L’intelligence artificielle en classe : une plateforme d’outils pédagogiques sur l’IA, proposée par la professeure Biljana Petreska von Ritter-Zahony de la Haute école pédagogique du canton de Vaud (HEP Vaud) en Suisse. Nous y retrouvons, sous licence ouverte, des ressources, jeux, simulateurs et outils pour faire prendre conscience de certains biais des intelligences artificielles.

Jouer

La Bataille de l’IA de Latitudes : en partenariat avec Data For Good, l’association Latitudes propose un jeu de cartes conçu comme un atelier collaboratif pour développer son esprit critique sur les IA génératives.

St[IA]mmtisch, initié par la Délégation régionale académique au numérique éducatif (DRANE) de Strasbourg : un jeu de plateau pour faire découvrir l’intelligence artificielle en milieu scolaire à partir de 9 ans.

Les formats ludiques proposés par le ministère des Armées: depuis un an, Valérie Plier et Alix Mansueto, membres du Secrétariat général pour l’administration au ministère des Armées, organisent des Cafés IA et autres ateliers ludiques pour sensibiliser des agents publics et des publics scolaires à l’intelligence artificielle, via l’utilisation d’escape games ou encore de jeux de plateaux tels que YAPASIA. Retrouvez leurs conseils ici.

Ecrire

Les Mikrodystopies imaginées par François Houste : les ateliers d’écriture de François Houste permettent de prendre la technologie comme un terrain de jeu pour développer notre curiosité et notre imaginaire. Un format d’écriture court et sous contraintes, inspiré par les limites de caractères du réseau social X/Twitter où l’on pense un scénario pour questionner la place qu’occupe la technologie dans notre quotidien.

Les ateliers Wikipédia : les pages Wikipédia sont autant d’espaces de partage de connaissances pouvant fournir autant de point de départ pour débattre, aller chercher des ressources et ensuite les mettre en partage. C’est une manière de conjuguer l’utile à l’agréable.

Plein de bons conseils


Lors des cafés animation du jeudi, des animateurs partagent leur expérience et leur savoir-faire. Ils sont plein de bons conseils. En voici quelques-uns parmi les nombreux que nous avons déjà pu rassembler ici

  • Varier les formats. Chaque format permet d’ouvrir la discussion d’une manière qui lui est propre en fonction du public visé, du contexte, du lieu…
  • Donner du temps au rebond d’idées. Afin que l’ensemble des participants puisse réfléchir pleinement aux idées émises lors des débats, il est intéressant de laisser du temps entre ces derniers, voire à reproduire l’exercice.
  • S’adapter au cours du débat ou de la concertation. Les débats par essence sont sujets aux imprévus, à l’émergence de thématiques non envisagées. À ce titre, l’adaptation de l’animateur au cours du débat est essentielle.
  • Partir du besoin. Que ce soit pour identifier le format, les sujets précis abordés, le temps alloué, il est toujours intéressant de se demander quelles sont les contraintes et envies du public auquel on entend s’adresser. Partir d’évènements du quotidien ou de la vie des organisations peut être une approche intéressante et pragmatique. 
  • La convivialité. Penser des lieux où les participants se sentiront à l’aise, favorisant le dialogue, des échanges en petit comité et une organisation simple et relâchée. Cela permet de créer un environnement propice à la libération de la parole et à l’expression collective.
  • La mobilisation des réseaux et personnes proches. Souvent, de nombreuses personnalités peuvent être mobilisées près de chez nous : qu’elles relèvent du monde de la recherche, de la communauté éducative, d’entreprises, de votre structure professionnelle, de collectivités, d’espaces de médiation… La transversalité et la construction de dispositifs de proche en proche sont sources de richesse.
  • Animer à plusieurs. C’est très loin d’être un impératif mais il n’est pas évident de pouvoir      animer un temps de partage de connaissances et un temps d’échange. Par contre en s’y mettant à deux, il est possible d’échanger sur ce qui semble le plus adéquat à partager ou faire et de se compléter.
  • La mise en pratique. Expérimenter des outils d’intelligence artificielle peut permettre de saisir son fonctionnement, ses biais, ses impacts concrets et potentiels sur notre quotidien. Pour autant, certains formats font la part belle à des moments d’échanges « sans outils » permettant de comprendre le fonctionnement ou les impacts de l’IA sans usage de matériel. Ils permettent toujours néanmoins de se mobiliser ou de se projeter.
  • La frugalité. Pas la peine de chercher des budgets extraordinaires pour engager le débat, l’essentiel est de pouvoir se rassembler et se parler. Un espace où on s’entend et où on peut parler assis ou debout si vous préférez font très bien l’affaire.
  • Capitaliser sur des temps impartis. Nous n’avons pas nécessairement l’envie ou la capacité de dédier du temps au-delà du temps déjà imparti au travail ou à la formation. Y intégrer des cafés IA est une manière à la fois d’assurer la pertinence du contenu et de la portée des échanges.

Il ne s’agit que de recommandations ! L’essentiel reste de se lancer, n’hésitez pas à expérimenter et partager vos formats et retours. L’idée est que chacun puisse s’approprier les questions relatives à l’IA, en débattre et choisir ses usages ou ses non-usages. Le plus à même de déterminer le format qui conviendra, c’est vous.

Au besoin je m’entoure

Identifier les intervenants et partenaires locaux qui pourraient vous accompagner dans l’organisation est une étape clé pour assurer le bon déroulement d’un café IA. Différentes formes de soutien peuvent être envisagées :

  • Logistique : Trouver des partenaires qui peuvent vous aider en fournissant une salle pour l’événement ou en finançant les cafés et éventuelles viennoiseries.
  • Animation : Si vous êtes expert en IA mais souhaitez un soutien pour faciliter le dialogue avec le public, vous pouvez être accompagné par un animateur expérimenté.
  • Expertise : Si vous avez besoin d’un spécialiste de l’IA pour répondre aux questions techniques ou approfondir certaines thématiques, vous pouvez solliciter un expert en la matière. Si vous cherchez des personnes, nous pouvons faire au mieux pour vous épauler au regard de votre localité et de vos contraintes.
  • Communication : Pour attirer le public cible, il peut être intéressant de travailler avec des partenaires capables de mobiliser les participants via une campagne de communication publique ou en ligne. Cette communication doit être faite de façon accessible, tout en respectant la charte graphique de Café IA.

Le Conseil national du numérique travaille actuellement sur un système de mise en relation des expertises pour faciliter la collaboration et la coordination à une échelle locale. La publication d’une carte et d’un annuaire répertoriant les lieux, personnes et ressources disponibles partout en France et en ligne est à venir. 

En attendant, écrivez-nous à bonjour@cafeia.org !

pendant le café

Je m’assure de bien m’inscrire dans une démarche mêlant au mieux :

  • L’expérimentation. Les cafés IA offrent la possibilité aux participants d’expérimenter, manipuler ou mobiliser des services ou les principes, modes de fonctionnement, connaissances et raisonnements qui leurs sont liés.
  • La compréhension. Les cafés IA sont des temps de partage de clés de compréhension et de ressources pédagogiques permettant à chacun de saisir les enjeux relatifs à l’intelligence artificielle.
  • La discussion. Les cafés IA sont des espaces d’échange, d’écoute, de dialogue et de débat, respectant et accueillant la parole de toutes et tous, sans condition de connaissance et de compétence.
  • La mise en action. Les cafés IA permettent aux participants de ressortir avec des perspectives de mise en action individuelles (pour poursuivre l’exploration des enjeux de l’intelligence artificielle, se mobiliser, se former s’ils le souhaitent…) ou collectives (pour déterminer les conditions d’utilisation de l’intelligence artificielle au sein des organisations, entreprises, collectivités…).

Les animateurs, organisateurs, coordinateurs de Cafés IA ainsi que les têtes de réseaux sont libres de leur mode de financement tant que l’impartialité  de l’échange et que la gratuité pour les participants sont assurés.

Café IA ne peut être exploité à des fins politiques, polémiques, contraires à l’ordre public, aux bonnes mœurs, à la raison, ni à des fins de promotion commerciale ou contraires aux principes de rigueur intellectuelle et scientifique. De même que Café IA ne peut être associé à des informations inexactes ou trompeuses, ni à des actions ou activités susceptibles de porter atteinte à quelconque organisation ou à des personnes dans leur intégrité morale et psychique, ou de nuire à des droits reconnus par la loi.

Après le café

J’invite les participants à poursuivre la réflexion, la discussion ou la mise en action

L’objectif est de permettre à tout un chacun d’identifier, de s’orienter, d’accroître sa connaissance des intelligences artificielles et des enjeux qui leurs sont liés. Mais aussi aux collectifs concernés de décider ensemble et tracer leur chemin. L’essentiel est que chacun puisse être orienté vers un moyen d’en apprendre plus ou soit mis en capacité de mieux s’orienter et de choisir.

C’est pourquoi beaucoup de débouchés aux Cafés IA doivent dépendre du contexte et ne peuvent être établis de manière abstraite ou absolue : les débouchés les plus concrets et ayant le plus de portée seront probablement ceux qui se situeront dans votre environnement direct.

N’hésitez pas à partager tout témoignage quant aux débouchés des échanges que vous avez pu mener autour de l’IA !

Des illustrations de débouchés collectifs possibles :

  • Dans une école : boîtes à outils, conversations collectives, principes d’usage et de non-usage…
  • Dans un lycée ou une université : principes liés à l’évaluation ou à l’usage pour des travaux, des ateliers pratiques, un débat engageant la communauté éducative…
  • Dans une collectivité : conventions citoyennes (l’exemple de Montpellier), débats, ateliers pratiques…
  • Dans un lieu ouvert au public : débats autour de personnalités, essais collectifs…
  • Dans une entreprise : la mise en place d’un dialogue social technologique (les outils mis à disposition par le Secoai Deal), des conditions d’usage ou de non-usage, des formations, des ateliers de partages de bonne pratique ou le développement de briques technologiques y compris avec d’autres entreprises du secteur, des dispositifs d’intrapreneuriat…

Je partage mon expérience

J’identifie les questions posées, les grands axes de réflexions et les préoccupations majeures des participants. Les idées partagées pourront abonder nombre d’exercices portés à l’échelle nationale visant à recueillir les ressentis pour mieux comprendre comment la population perçoit l’IA, afin de contribuer à des débats ou des décisions publiques sur son développement et son usage.

Ainsi dans la perspective du Sommet pour l’action sur l’IA qui se déroulera les 10 et 11 février 2025, 10 temps de restitution seront organisés les jeudis de cette fin d’année 2024 de 13h30 à 15h. 

Inscrivez-vous ici pour participer.

De nombreuses personnes ou structures ont déjà inventé, expérimenté, éprouvé des formats qui nous permettent d’ouvrir un dialogue encapacitant sur notre relation au numérique en général, et à l’intelligence artificielle en particulier. Leur expérience est précieuse. De même, de plus en plus de cafés IA s’organisent partout en France. Recueillir le retour d’expérience des animateurs est particulièrement éclairant, tant pour celles et ceux qui souhaiteraient à leur tour organiser une session, que pour faire remonter les grands messages et questionnements des participants autour de l’IA. 

De premières rencontres ont déjà été organisées avec : Valérie Plier et Alix Mansueto autour des Cafés IA organisés depuis près d’un an par le ministère des Armées, elles partagent leurs conseils ici ; l’association Latitudes qui nous a présenté la Bataille de l’IA, un jeu de cartes collaboratif pour développer son esprit critique sur les IA génératives ; Nicolas Roussel, directeur du centre Inria Bordeaux dont les conseils sont à retrouver ici ; Justine Spérandio-Martinez, Bertrand Giroux et Frédérique Rehfeld qui nous ont introduit aux cafés de la data ; ou encore  Lucie Termignon et Aurélien Barot du ministère de la Culture qui nous ont présenté LANGU:IA, avec Romain Pennec et Nicolas Manenti de Pix qui nous ont proposé de tester à cette occasion un module apprenant complémentaire sur l’intelligence artificielle.



C’est quoi café IA ?

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