Vous avez peut-être reçu une publicité vous invitant à essayer Comet, le nouveau navigateur de Perplexity ? Ou peut-être avez-vous vu passer le projet de navigateur d’OpenAI ? Ou encore avez lu que Chrome ne sortira pas du giron de Google ?
Les questions relatives aux modèles de langage ou aux agents conversationnels animent beaucoup d’entre nous depuis plusieurs années maintenant. Elles sont fréquemment rejointes par celles portant sur la recherche. La recherche en ligne assistée par IA est-elle augmentée ou diminuée ? C’est à débattre, en tous les cas elle est synthétisée. Et notre environnement numérique devient toujours plus empreint de cette dynamique de génération d’informations à partir de règles et de sources que l’on ne maîtrise pas du tout, au point de ne pouvoir – le plus souvent – retrouver l’origine de ce qui nous est renvoyé.
L’algorithme de classement de Google Search était déjà plus ou moins un mystère, ici on passe à un autre niveau. D’un autre côté, d’autres usages ou formes de questionnements et d’aides peuvent apparaître.
Alors, facilitation ou perversion de l’accès au savoir, de nos choix, de notre travail ? A quelles conditions est-ce que les propositions de services qui nous sont faites fonctionnent pour l’intérêt général et le bien de tout le monde?
A ces questions s’ajoutent, un cran plus loin, celle de l’avenir de nos environnements numériques de travail ou de divertissement. Le navigateur qui nous sera proposé demain sera-t-il un bureau assisté ? Est-ce que Perplexity ou OpenAI deviendront des OS où tout prendra forme sans distinction d’applications x ou y. C’était rappelons-le l’idée de Perplexity avec le projet Rabbit. Se posent alors les questions des dynamiques et de la structuration des marchés mais aussi des voies dont nous disposons pour accéder à l’information, à la connaissance, à la culture mais aussi de nos leviers d’action, de choix ou de création.
Est-ce que, de la situation actuelle où un (quasi-)monopole (ou du moins un oligopole très fermé) existe sur presque chaque marché numérique (place de marché, réseaux sociaux, recherche, publicité) nous allons passer à une situation où nous avons un seul monopole sur tous les marchés pris ensemble ?
