La demande de compétences en IA s’est insinuée dans les offres d’emploi, rapporte le Washington Post. Mais que signifient cette demande de compétences en IA ?
Sur LinkedIn, la demande en compétences IA a triplé depuis l’année dernière rapporte la journaliste Danielle Abril. Outre la demande d’ingénieurs spécialisés, elle apparaît désormais même sur des postes non techniques (comme rédacteurs, responsables commerciaux ou assistants administratifs). Indeed indique que les publications contenant des mots-clés liés à l’IA sont passées de 1,7% à 2,9% ces deux dernières années et ce sont les postes non techniques qui ont enregistré la plus forte augmentation de demande de compétences intégrant ces mots-clefs (pour des postes de chef de produit, de responsable clients ou d’analyste commercial… mais on l’a trouve également pour des postes de rédacteurs, de designers, d’assistants du marketing et de chargés du développement commercial). Chez Zapier, la plateforme d’automatisation, l’IA est une compétence primordiale. Sur LinkedIn, le patron, Wade Foster, a partagé un tableau détaillant les compétences attendues en fonction des postes et du niveau de compétence en IA, allant « d’inacceptable » à « compétent », « adepte » et « transformateur ». Ainsi, un employé au marketing qui utilise l’IA pour rédiger des publications sur les réseaux sociaux et les modifier manuellement serait qualifié de compétent, mais un employé qui développe un chatbot IA capable de créer des campagnes de marque pour un groupe cible de clients serait considéré comme transformateur, selon le tableau. Dans une autre entreprise spécialisée dans la santé numérique, on attend des candidats qu’ils utilisent l’IA pour mieux connaître les clients, trouver de nouvelles façons d’en faire profiter les clients ou d’améliorer le produit, et identifier de nouvelles opportunités de croissance. L’entreprise récompense par des primes financières ceux qui transforment leur travail grâce à l’IA et prévoit d’évaluer les employés sur leur utilisation de l’IA d’ici la fin de l’année.
En fait, les entreprises recherchent des candidats capables de lister les outils qu’ils ont expérimentés et ce qu’ils aimeraient en faire. Lors des entretiens, l’utilisation de l’IA est de plus en plus abordée pour évaluer l’expérience et la connaissance. Pour les entreprises, la mention de compétences en IA reste souvent volontairement ouverte car d’un côté les candidats n’ont pas toujours des compétences liées à leurs précédents emplois et de l’autre, parce que beaucoup d’entreprises n’ont pas de schémas clairs pour appliquer l’IA à leurs activités. En réalité, elles attendent surtout des suggestions des candidats. Pour les employeurs, avoir des compétences en IA signifie donc plein de choses différentes : une connaissance du sujet pour les uns, une ouverture à l’expérimentation pour d’autres, ou des idées pour l’appliquer à leurs métiers… « Les employeurs recherchent des personnes qui adhèrent au changement », résume une responsable d’Indeed. « Ils semblent partager un sentiment d’inéluctabilité quant au rôle de l’IA sur le lieu de travail, même si elles ne savent pas précisément en quoi consiste ce rôle. »
